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Jeff Tatard - L'ostéopathie pour le running

On va commencer par une statistique… Et celle-ci vous n’allez pas l’aimer ! 60% des coureurs à pied qui pratiquent régulièrement leur passion à un rythme minimum de deux fois par semaine, seront malheureusement soumis à « la blessure » dans les 12 prochains mois. La nouvelle course consiste alors à aller plus vite que la blessure. Oui mais comment ? Le jeu ne consiste pas forcément à améliorer la performance pour une fois mais à faire durer le plaisir. À diminuer les gênes. Et à trouver de l’aide au niveau de la récupération articulaire et musculaire et au niveau de l’amélioration de la posture.

Par Jean-François Tatard 

L’ostéopathie est une approche thérapeutique non conventionnelle qui repose sur l’idée que des manipulations manuelles du système musculo-squelettique et des techniques de relâchement myofascial permettent d’apporter un soulagement dans le domaine du trouble fonctionnel. L’ostéopathie est fondée sur des techniques manuelles visant à la conservation ou la restauration de la mobilité physiologique des différentes structures de l’organisme. Méthode thérapeutique à visée préventive et curative, elle se base sur l’idée selon laquelle toute altération de la mobilité naturelle des organes les uns par rapport aux autres, apparaissant au niveau des muscles, des tendons, des viscères, du crâne ou des enveloppes (fasciae), induit des dysfonctionnements. L’ostéopathie est majoritairement centrée sur les maladies fonctionnelles, éventuellement psychosomatiques, ne relevant pas de rééducation en kinésithérapie.

Douleurs

EFFICACITÉ

Son efficacité est souvent remise en doute mais probablement aussi à cause qu’il n’y a quasiment pas d’études épidémiologiques. Beaucoup en concluent à une faible efficacité, et attribuent de nombreux résultats positifs au seul effet placebo. De ce que j’observe ça ferait beaucoup quand-même. Nous sommes quand même nombreux à nous être sortis de situations bloquantes après manipulation de l’ostéo. Ce qui est vrai par contre c’est que l’ostéopathie présente des risques notables, en partie liés à la compétence des praticiens. Les erreurs de diagnostic sont le risque principal. S’y ajoute l’éventualité d’une mauvaise manipulation pouvant induire des conséquences graves, comme un accident vasculaire cérébral en cas de manipulation cervicale.

L’OSTÉOPATHIE CHEZ LE SPORTIF

L’ostéopathie varie en fonction de plusieurs paramètres le plus souvent individuels. Parmi lesquels, l’âge, la condition physique, le genre, l’urgence de la situation , le lieu de pratique, le sport pratiqué… Certains sportifs vont consulter des ostéopathes en dehors de toute douleur ou problème particulier. Soyons objectif ! Arrêtons de critiquer sans cesse ! Cette pratique préventive de l’ostéopathie n’a désormais plus besoin de faire ses preuves. Et comme le dit l’adage : « mieux vaut prévenir que guérir ».

LES PATHOLOGIES LIÉES À LA COURSE À PIED

Les pathologies liées au running sont diverses et variées. Cependant, parmi ces dernières, certaines sont plus récurrentes. Et Toutefois, n’oublions pas que le premier responsable de la blessure semble être quand même nous-même. Vous vous rappelez de la stat en intro. 60% des coureurs seront victimes de blessure cette année. Ces blessures sont le plus souvent dues à :

• Un kilométrage trop élevé, ou une augmentation trop précoce de ce dernier
• Le surpoids
• Le mauvais matériel, à commencer par les chaussures
• La malnutrition
• Le manque d’apport hydrique
• Et parfois, la compétition voire pire : la compétition envers soi-même.

QUEL ENDROIT ?

Lorsque la blessure intervient, elle se situe la plupart du temps au niveau : du genou (40%), du pied/cheville (25%), du membre inférieur (25%). Sans surprise, le genou sort grand vainqueur de ce classement. Parmi les gonalgies (douleurs du genou) les plus fréquentes, on retrouve le syndrome de l’essuie-glace (ou syndrome de la bandelette ilion-tibiale), la chondropathie, ou encore le syndrome rotulien.

PHÉNOMÈNE D’ACCÉLÉRATION

Selon une étude publiée dans Sport&Vie (je dois faire partie des rares à ne pas avoir manqué une seule édition depuis sa première parution en 1990 et comprenez mieux maintenant d’où viennent tous les chiffres…), la fréquence des accidents serait multipliée par 3 lorsque l’entraînement passe de 30 à 45 minutes ou de 3 à 5 séances/semaine. Parmi les blessures les plus fréquentes, voici les 5 premières : • Syndrome rotulien (atteinte du cartilage présent sous la rotule) • La périostite tibiale (inflammation de l’enveloppe recouvrant le tibia) • La tendinopathie d’Achille (atteinte du tendon d’Achille) • L’aponévrosite plantaire (inflammation de l’aponévrose présente sous le pied) • La tendinopathie rotulienne (atteinte du tendon rotulien, tendu entre la pointe de la rotule et le tibia).

Douleurs

COURSE À PIED ET OSTÉOPATHIE : LA COMPLÉMENTARITÉ ?

La course à pied et l’ostéopathie sont donc complémentaires sur beaucoup de points. Que ce soit dans un but préventif (avant la blessure) ou dans un but curatif (pour soigner), une séance d’ostéopathie peut être intéressante. Par ailleurs, avant une échéance il peut être très intéressant de consulter un ostéopathe 1 à 2 semaines auparavant.

DÉROULEMENT

Une séance commence par un bilan complet afin de faire ressortir les dysfonctions et restrictions de mobilité éventuelles. À l’issue de ce bilan, l’ostéopathe peut vous rééquilibrer. Vous comprenez maintenant la complémentarité des deux disciplines ? Il ne faut donc pas hésiter à consulter un ostéopathe dès les premiers signes ou premières douleurs. Etant donné que le corps humain fonctionne sous forme de chaîne fasciale, musculaire, fonctionnelle…une douleur pouvant paraître anodine peut (à force de compensation) entraîner un blocage à l’opposé du corps. L’exemple le plus fréquent serait le blocage au niveau du pied qui entraine une pathologie au niveau du dos voire de l’épaule opposée. Et oui ! Alors n’hésitez pas ou n’attendez plus et allez consulter avant qu’il ne soit trop tard.


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